Qu'est-ce que l'espace Snoezelen de Craponne-sur-Arzon ? - Association Saint-Dominique

Posté le Sep 20 2019
Les espaces Snoezelen qui contribuent à l’apaisement des sujets atteints de maladies neuro-dégénératives se développent dans les établissements accueillant des personnes âgées. Un tel espace a vu le jour à Craponne-sur-Arzon. Visite guidée.

Le terme Snoezelen est la contraction de Snuffelen (renifler, sentir) et de Doezelen (somnoler), que l’on pourrait traduire autour de la notion d’exploration sensorielle de détente et plaisir. Le concept a été développé au cours des années soixante-dix dans le Nord de l’Europe, partant d’une approche non-médicamenteuse pour les personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives (pas seulement la maladie d’Alzheimer).

Claire Gilbert, psycho-motricienne à la maison de retraite Saint-Dominique de Craponne-sur-Arzon explique : “On s’est interrogé sur que l’on pouvait proposer aux personnes atteintes de troubles cognitifs importants et évolutifs. Le concept Snoezelen part du sensoriel afin de parvenir à diminuer les troubles du comportement : agitation, anxiété, déambulations, dans un espace où justement les sens sont en éveil plus que d’ordinaire”.

Les visiteurs font connaissance avec le chat “Caramel”.

Un espace ouvert

Cet espace, qui a été voulu ouvert, a vu le jour, voilà quelques mois à la maison d’accueil pour personnes âgées de Craponne. Conçu avec les soignants, il est appelé encore à évoluer. Christine Metenier, la directrice, l’a fait découvrir jeudi, en présence, entre autres, de membres de la Croix-Rouge, qui ont contribué financièrement à sa réalisation (le coût, en comprenant l’aménagement architectural, est de l’ordre de 20.000 €).

Dans cet espace, sont diffusées des huiles essentielles et des musiques douces en permanence, différentes au fil de la journée. Les résidents peuvent palper des ballons remplis de petites billes, toucher un tableau confectionné à partir de différents matériaux, prendre en main un panier tactile ou les chats “Caramel” et “Gribouille”, les mascottes de la maison. Plus vrais que nature, ces “jouets” sont équipés de capteurs. Ainsi, les petits félins émettent des miaulements et vibrent sous les caresses.

Des jeux de lumières

Un travail sur la lumière a été également réalisé. Dans le hall, un plafond lumineux donne cureusement une impression de fraîcheur. “Nous sommes sur de l’intégration sensorielle qui permet de diminuer l’anxiété” insiste Claire Gilbert.

Une visite guidée sous la conduite de l’équipe d’encadrement de la maison de retraite.

Christine Metenier a constaté un vrai bénéfice en terme de relationnel entre les résidents qui une fois passé le déjeuner de midi demandent en général de rejoindre un petit salon où de confortables fauteuils les accueillent, juste à côté d’une colonne à bulles lumineuse. D’aucuns peuvent se recouvrir le temps de la sieste, d’une couverture lestée, épousant les formes du corps. Les fenêtres de cette pièce donnent sur le centre-ville, et un environnement qui leur est familier.

L’espace toujours vivant au cours de la journée, revêt un aspect plus apaisant, le soir venu, toujours grâce à un savant jeu de lumières. La nuit, les rampes des couloirs menant aux chambres s’allument en-dessous. La maison de retraite envisage de poursuivre désormais la formation du personnel, toujours dans un cadre favorisant le bien-être, la sérénité.